Je n’ai plus touché une lecture contemporaine depuis février, en raison du Carême, que je suis. Je me suis rendue en librairie il y a quelques jours et je suis tombée sur ce titre, qui m’a plu d’emblée et je n’avais qu’une hâte, le lire, alors j’ai fait une exception. Voici mon avis et je peux vous dire qu’il est très bon!
Editions FOLIO – 176 pages – 9 février 2023
Quatrième de couverture:
Syrie. Un vieil homme rame à bord d’une barque, seul au milieu d’une immense étendue d’eau. En dessous de lui, sa maison d’enfance, engloutie par le lac el-Assad, né de la construction du barrage de Tabqa, en 1973. Fermant les yeux sur la guerre qui gronde, muni d’un masque et d’un tuba, il plonge – et c’est sa vie entière qu’il revoit, ses enfants au temps où ils n’étaient pas encore partis se battre, Sarah, sa femme folle amoureuse de poésie, la prison, son premier amour, sa soif de liberté.
Je découvre l’auteur avec ce roman et je peux vous dire que c’est une merveilleuse découverte.
Quelle plume touchante, poétique et évocatrice! Tout en vers libres, ce qui ne m’a pas du tout déconcertée, bien au contraire.
Il se dégage tant de mélancolie au travers des pages et pour cause. Mahmoud plonge dans le lac El-Assad qui a englouti tout ses souvenirs et nous raconte son histoire, qui est une tragédie. Elle est honteuse, intolérable, révoltante et bouleversante. C’est la sienne mais aussi celle de tout un peuple.
J’ai encore très peu lu sur la Syrie.
Je suis sortie de ma lecture très émue. Il n’est pas facile de manier la poésie pour évoquer la violence et l’exercice est réussi bien plus que je ne l’aurai imaginé.
C’est une lecture dure, violente parfois, triste souvent mais aussi pleine de tendresse et très envoutante.
Un très beau coup de coeur, que je vous recommande chaudement !