Le vieux qui lisait des romans d’amour – Luis SEPULVEDA

J’ai décidé qu’en 2023, je lirai plus de classiques. J’ai, de plus, trouvé quelques comptes Instagram bien faits donc ma liste d’envie s’était bien étoffée à la fin de l’année.

Sachez que j’ai l’intention de ne pas acheter de livres en 2023! C’est ma résolution! On va voir si je la tiens!

Donc pour compenser…je me suis lâchée en fin d’année 2022 sur Momox! Ne me jugez pas…

Voici donc ma chronique de ce merveilleux titre!

Editions POINTS – 121 pages

Quatrième de couverture:
Lorsque les habitants d’El Idilio découvrent dans une pirogue le cadavre d’un homme blond assassiné, ils n’hésitent pas à accuser les Indiens de meurtre. Seul Antonio José Bolivar déchiffre dans l’étrange blessure la marque d’un félin. Il a longuement vécu avec les Shuars, connaît, respecte la forêt amazonienne et a une passion pour les romans d’amour. En se lançant à la poursuite du fauve, Antonio José Bolivar nous entraîne dans un conte magique, un hymne aux hommes d’Amazonie dont la survie même est aujourd’hui menacée.

Luis Sepulveda, auteur chilien, nous entraîne, avec ce court roman, au cœur de la forêt amazonienne. Les descriptions, jamais soporifiques, sont très explicites et m’ont véritablement fait voyager.

Antonio s’installe avec son épouse sur les rives du Nangaritza près du village d’El Idilio. A la mort de son épouse, il apprend auprès des Shuars, les Indiens locaux, à vivre dans la jungle. Suite à un incident indépendant de sa volonté, il lui est demandé de quitter la tribu ( mais pas en mauvais termes pour autant) et retourne vivre à El Idilio comme chasseur. Son cœur toujours empli de curiosité, il apprend à lire et se découvre une passion pour les romans d’amour. Ce taiseux, qui n’enlève son dentier que pour manger et le remet aussitôt qu’il n’a plus envie de parler, apprécie la tranquillité et la solitude qui lui permettent de donner cours à sa passion.

Lorsque le cadavre d’un chasseur blanc est découvert, le maire, personnage grossier et portrait craché de l’inadaptation, l’envoie en mission. Nous voici entrainé dans une véritable épopée.

J’ai adoré ce roman.

L’intrigue, au départ faussement naïve de SEPULVEDA, est particulièrement riche et dénonce en réalité les effets négatifs de la déforestation et de la colonisation. Il rend un véritable hommage au peuple amazonien et à la Nature. La plume est dénonciatrice mais tout en finesse.

J’ai été émue par de nombreux passages, notamment lorsque Antonio lit un livre sur Venise, qu’il essaie de s’imaginer, lui qui ne connait pas l’Europe, alors que nous ne connaissons pas l’Amazonie non plus. Il décrypte avec son seul bon sens et ce combat intérieur est extrêmement touchant. C’est un héros inoubliable de la littérature : sa bienveillance, son amour de la Nature et des animaux, son humilité, son humour et son impertinence, m’ont vraiment marqué.

J’ai été révolté par le comportement du maire, arrogant, qui n’écoute personne et abuse de son autorité dès qu’il le peut mais qui finalement, se retrouve bien souvent bête devant l’expérience d’Antonio Bolivar. Je ne peux qu’être indignée, aussi, par le comportement des chasseurs, qui détruisent la faune sans vergogne et qui s’étonnent par la suite des conséquences.

Qu’il est triste, en fin de lecture, de constater que tout est encore si actuel.

Je recommande cette courte lecture, percutante, émouvante et indispensable!

7 commentaires sur “Le vieux qui lisait des romans d’amour – Luis SEPULVEDA

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