Un pauvre a crié, le Seigneur l’écoute – Soeur EMMANUELLE

J’ai souvent entendu parler de Soeur Emmanuelle, l’ai vu, en interview et je l’ai toujours trouvé pleine de sagesse et avec une touche de modernité qui me plaisait. Lorsque je suis allée à Lourdes, en échangeant avec un prêtre, il m’a parlé d’elle en la citant  » Fendez le coeur d’un homme, vous y trouverez un soleil ». Sur place, je me suis donc procurée ce livre pour mieux connaître sa « philosophie ».

Editions Emmanuel

Quatrième de couverture:

Ce livre est dédié à ceux qui ne savent pas prier.
La raison en est simple: moi-même, entrée dans la vie religieuse il y a plus de soixante-dix ans, je suis obligée de le reconnaître, je ne sais pas prier!
C’est vrai, ma prière est encombrée de distractions, souvenirs du passé, projets d’avenir… disons tout: pensées d’orgueil (ah! comme je suis capable!) de vanité (on pense du bien de moi!) importance de mon nombril (égoïsme qui ne meurt jamais)… Où est Dieu dans tout cela?

Il est au coeur de cette misère que je lui offre, n’ayant rien d’autre à lui offrir! Pour moi, c’est la prière du pauvre, de celui qui voudrait tant avoir de grandes envolées, avec une réponse au fond de son coeur, mais sa voix retombe dans le vide. Quand on ne trouve pas d’écho, à quoi sert de parler? Qui saura trouver une réponse? Je vais essayer de présenter la mienne.

Qui est Soeur Emmanuelle?

Sœur Emmanuelle voit le jour le 16 novembre 1908 à Bruxelles, Belgique, avec le prénom de Madeleine (Cinquin). Son enfance est marquée par le décès de son père alors qu’elle n’a que six ans. Dès son jeune âge, nait en elle le désir de pouvoir aider un jour ceux qui sont dans le besoin: les exclus, les démunis, les malheureux et plus particulièrement les enfants. Après ses études en philosophie elle entre en communauté dans la Congrégation Notre-Dame de Sion. Sa vie missionnaire commence dans une école secondaire de la congrégation en Turquie où elle enseigne les lettres. Sa carrière d’enseignante se poursuit ensuite en Tunisie et en Égypte.
En 1971 à l’âge de 63 ans – l’âge de prendre sa retraite – elle décide de partager la vie des plus démunis et rejoint un groupe de Chiffonniers (personnes sans-abri) au Caire. Avec l’aide de deux principaux collaborateurs, l’œuvre de sœur Emmanuelle se fait connaître de plus en plus et se répand. Tout en continuant de partager la vie des 4500 chiffonniers du Caire, Sœur Emmanuelle commence à se préoccuper des enfants et des femmes du Soudan et du Liban et fait campagne pour les aider dans les domaines de la santé et de l’éducation. En 1980, elle fonde l’ONG « Asmae », qui intervient aujourd’hui dans 8 pays à travers 85 programmes d’éducation et de santé.

En 1989, elle demande une orange par semaine pour chacun des 25 000 enfants des Rakoubas (écoles de roseaux fondées au Soudan) pour un apport en vitamines. L’équipe de Jean relève le défi et prend le nom d’Opération Orange, C’est un immense succès et aujourd’hui cette Association prolonge dans plusieurs pays les réalisations initiées en Égypte, au Soudan et au Liban. Sœur Emmanuelle œuvre plus de 22 ans dans les bidonvilles au Caire. Lorsque ses supérieures lui demandent de se retirer en 1993, beaucoup de choses ont changé. Là où s’entassaient les ordures se dressent des écoles, des dispensaires, des ateliers, des jardins d’enfants, des maternités. Le 1er janvier 2002, Sœur Emmanuelle est promue commandeur de la Légion d’honneur avant d’être élevée, le 31 janvier 2008 grand officier de la Légion d’honneur. En Belgique elle devint en 2005 grand officier dans l’Ordre de la Couronne.

Depuis 1993, elle vivait à la Maison de repos des religieuses de Notre-Dame de Sion à Callian dans le département du Var, où elle est décédée le 20 octobre 2008 à l’âge de 99 ans.

Mon avis :

Le témoignage de Soeur Emmanuelle est particulièrement agréable à lire car, comme elle le dit elle-même lors de l’introduction de son livre, elle n’a pas pris le temps de le relire, de le corriger, de le peaufiner et nous lisons comme si finalement, elle était en face de nous. Le langage est donc accessible et nous la rend très proche.

Elle nous annonce ne pas savoir prier et pourtant, son livre est riche de très belles prières et louange. Son témoignage nous pousse à suivre son exemple, à savoir nous mettre à l’écoute de la pauvreté, agir et ne pas rester les bras croisés et l’esprit occupé par de mauvaises pensées. Car à travers ce contact, c’est le Seigneur et le ciel qui nous attendent. A nous de réfléchir à ce que nous pouvons faire, à notre échelle, en toute simplicité et avec humilité.

C’est dans la charité et l’autre que nous trouverons l’amour que nous recherchons tous. A travers le don de soi, se trouve la clé!

Soeur Emmanuelle m’a beaucoup touché : c’était un petit bout de femme illuminé par la charité, qui a beaucoup oeuvré pour lutter contre la pauvreté, l’accès à l’éducation, aux soins pour tous. Nous avons cruellement besoin, aujourd’hui, de personnes comme elle, prêtes à dévouer sa vie pour les autres. C’est donc une réelle source d’inspiration pour notre propre vie.

Je vous recommande chaudement ce livre.


Une réflexion sur “Un pauvre a crié, le Seigneur l’écoute – Soeur EMMANUELLE

Laisser un commentaire